DISLOCATION

Salut Laurent, peux-tu nous faire un petit historique de Dislocation ?

Eh bien, Dislocation a débuté en 1997 sous le nom de Hallebarde, créé par Cédric (guitare) et moi-même. A l’époque, nous jouions du death mélodique car, à vrai dire, nous n’avions pas encore le niveau pour jouer du brutal.
Le groupe se brutalisant au fur et à mesure, nous avons opté en 1999 pour le nom Dislocation, qui colle mieux à notre musique. Nous avons ensuite tourné un peu dans notre région mais des problèmes personnels et des changements de line-up nous ont empêchés d’avancer plus – mais je te passerai le détail de tous les emmerdements sinon ça va être long. Nous avons enregistré notre premier album "Dislocation" au Factory Studio en 2003 et avons eu l’opportunité de jouer entre autres avec Misanthrope.
Le deuxième album "Inexorable Dévastation" est paru en 2005 et nous nous sommes produits avec des groupes comme Thalidomide, Whisper-X, Exhort, God Damn…
Nous avons recruté Fred, un deuxième gratteux, l’an dernier, et la sortie du troisième album est imminente, quelques dates sont déjà calées pour 2008.

Quelles sont vos influences musicales au sein du groupe ? Quels sont les thèmes de vos morceaux ?

Tous les membres de Dislocation sont des inconditionnels de death metal, si tu écoutes nos titres, ça ne trompe pas d’ailleurs. Incantation, Cannibal Corpse, Death, Panzerchrist, Obscenity, Massacra, No Return, Morbid Angel, Hypocrisy, Deicide, Nile…, sont des groupes que nous adorons tous. Mais les influences thrash et black sont parfois aussi présentes dans nos compos. Sur les deux premiers albums, les lyrics parlaient pêle-mêle de science-fiction, de psychologie humaine, de folie, et aussi de guerres et de destructions. "Soulgrinders from the Stars", le troisième, est un concept avec une seule et même histoire de science-fiction. Ce n’est pas évident à mettre en place mais je pense que le résultat est à la hauteur.

Quels conseils pour les petits nouveaux qui se lancent dans le metal sur Clermont ?

Surtout, qu’ils prennent du plaisir à jouer (sans quoi ça ne durera pas longtemps), qu’ils ne se fassent pas d’illusions car ils ne deviendront jamais des rock-stars, et surtout, qu’ils défendent la valeur de leur musique becs et ongles face aux détracteurs.

Quelle est l’actualité de Dislocation ?

La sortie du troisième album justement, enregistré au studio Pro-Pulse par Jérémy Vergne notre batteur, et mixé et masterisé par Stéphane Buriez au studio +9, qui aura lieu le mardi 1er avril (c’est pas un poisson) lors d’un concert à la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand. Nous avons également quelques dates de prêtes pour la deuxième partie de l’année.

Parles-nous un peu des activités de Pro-Pulse-Records…

Je tiens tout d’abord à préciser que les locaux ont été construits par nous-mêmes, ça n’a pas été facile étant donné que presque tout le monde dans le groupe a un boulot, mais la motivation était là. Pro-Pulse est donc notre structure, nous pratiquons l’enregistrement de groupes metal (Morphoss, Exhort, Deacon’s Lodge, Chaos Legion,…) mais aussi rock et variétés. Nous organisons également des déplacements en bus et avons ainsi permis à quelques jeunes (et moins jeunes d’ailleurs) metalheads clermontois d’aller voir Nile à Limoges ou Behemoth à Lyon entre autres.

Êtes-vous en contact avec d’autres groupes de votre région ?

Bien sûr, nous avons souvent joué avec Morphoss, Exhort, ou Chaos Legion. D’ailleurs, ces trois groupes ont enregistré chez Pro-Pulse. Avec la plupart des groupes, l’entente est bonne mais pas avec tous, il faut s’entraider : ça marche dans les deux sens, tu ne dois pas seulement tendre la main sans rien apporter ou te croire supérieur aux autres.

Comment se porte la scène metal à Clermont-Ferrand ? Ou peut-on vous voir jouer ?

Je dirais que la scène metal se porte moyennement, il y a peu de groupes extrêmes et beaucoup de groupes de rock/variétés insipides et mous du genou. La scène hardcore est assez développée aussi mais on y trouve quand même pas mal de petits cons (pas tous heureusement) qui se sentent supérieurs aux metalleux et nous honnissent car nous ne mettons pas "Fuck the system" et "Fuck le gouvernement" 10 fois par chanson.
Problème récurrent : les lieux pour jouer du metal extrême sont rares, il y a quand même le Wheelie Bar et le Velvet, après il faut louer des salles et t’occuper de tout ça prend un temps fou, et pour jouer à la Coopérative de Mai, qui est la salle la plus adaptée et la plus grande juste après le Zénith d’Auvergne, c’est la croix et la bannière.

Y’a-t-il des tensions au sein du groupe de temps à autre ou bien l’ambiance est-elle toujours bonne ?

Inévitablement, nous ne sommes pas toujours d’accord, et il fut un temps ou ça clashait dans tous les sens, mais nous avons pris un peu de bouteille (au propre comme au figuré d’ailleurs) et arrivons maintenant à discuter à peu près tranquillement. Une chose est certaine, Dislocation est très soudé, je connais Cédric depuis que je suis né (ce fut d’ailleurs mon témoin de mariage l’an dernier), et Luc (basse) depuis que je suis en âge de boire de la bière : les liens sont forts et cela nous a aidé dans les moments difficiles. Pour qu’un groupe soit constant sur la durée et dégage de l’énergie, il ne suffit pas d’être les meilleurs musiciens du monde.

Comment vois-tu l’avenir de Dislocation ?

Tout ce que je peux te dire c’est qu’à l’avenir nous ne jouerons jamais de la pop, ce qu’il nous manque pour le moment c’est une bonne distribution pour faire circuler le nom de Dislocation et vendre quelques albums. Pour le reste, tant qu’on a les moyens de jouer de la musique brutale et que physiquement on aura la forme et la motivation, Dislocation continuera à sortir des albums et à jouer sur scène autant que faire se peut.

Vers quelle direction musicale comptez-vous évoluer ?

Il est clair que Dislocation restera principalement un groupe de death, mais nous ne nous figeons pas dans les trucs à la Obituary et ne sommes pas hostiles à l’évolution, nous avons d’ailleurs déjà intégré du violon et du didjeeridoo dans les galettes précédentes. Rien n’est fixé, ça dépendra aussi des lyrics : pour Dislocation, l’un ne va pas sans l’autre mais une chose est sûre, nous n’avons pas l’intention de ralentir le tempo.

Dislocation est-il ton premier groupe ou as-tu intégré d’autres formations avant ?

Non, c’est mon premier groupe et nous avons démarré comme beaucoup avec un ampli pour deux (guitare et chant) dans une piole. Par contre, j’ai récemment intégré une autre formation de death, Nephren-Ka dans laquelle je m’éclate bien : ce sont des petits jeunes entre 17 et 24 ans qui me rappellent assez moi il y a quelques années, d’ailleurs nous avons fait notre premier concert vendredi 7 Mars.

Quelle est ta contribution à l’entité Dislocation ?

Je suis chargé de l’intégralité des lyrics. D’ailleurs, je considère que c’est un travail de composition à part entière dévolu au chanteur : comme le guitariste compose ses riffs !
Pour la composition de "Soulgrinders…", c’était encore plus particulier car il fallait composer les riffs en fonction des paroles étant donné qu’il s’agit d’un concept.

Question plus personnelle, quelle a été ta première rencontre avec le metal ?

Au collège, j’écoutais déjà un petit peu d’AC/DC et Twisted Sister, mais le véritable déclic fut en 1992 avec la rencontre de WASP, Iron Maiden et Judas Priest. J’ai ensuite dérivé assez rapidement vers des choses plus extrêmes : Loudblast, Brutality, Malevolent Creation, Deicide…

Tes tops et tes flops …

Tops … Hormis mes deux groupes, je dirais : Morphoss (thrash/death), Awacks, signé chez Brennus (heavy/prog), Exhort (death metal), Fat Ass (hardcore).

Flops … T’inquiètes, je suis pas du genre à me dégonfler : Apsid, un groupe de hardcore qui nous a plantés après avoir réservé le studio d’enregistrement (fuck you very much), Ancient Ceremony, du black, enfin si on peut dire. Ce groupe est un mythe au niveau de la rigolade chez nous.

As tu quelque chose à ajouter ?

Oui, stay brutal pour tous les metalheads et j’emmerde tous les donneurs de leçons, fachos et autres antimondialistes de Clermont-Ferrand et d’ailleurs.

Interview de Laurent Chambe, chanteur de Dislocation, réalisée par Contresens (initialement publiée le 30 Mars 2008)

http://www.myspace.com/dislocationdeathmetal

3 commentaires:

472 a dit…

Bon interview, il décrit bien le groupe.

Sinon j'ai une question, j'ai cru comprendre que Dislocation avait splitté, il a une raison précise ou c'est juste que les membres voulaient s'investir dans d'autres projets ?

BEERGRINDER a dit…

Et bien les guitaristes et le batteur voulaient évoluer (moi j'aurai plutôt dit dégénérer) vers quelque chose de plus posé. Ils voulaient laisser tomber le Death Metal. Seuls Luc (basse) et moi voulions continuer dans cette voix.

Nous nous sommes donc inévitablement séparés, moi me consacrant entièrement à mon deuxième groupe Nephren-Ka et le reste du groupe (sauf Luc) montant un nouveau projet musical.

Nous sommes encore en très bon terme, mais musicalement ça ne collait plus, ils veulent faire des trucs simples (voire simplistes), mou du genou et aux influences bien trop Core et modernes pour moi en fait ha ha...

Ils ont perdue la flamme, tout simplement.

472 a dit…

Ok. Merci pour ces précisions.

Et bonne continuation avec Nephren-Ka...
Au fait, il y a un album de prévu pour cette année?