TESTAMENT - MEGADETH - JUDAS PRIEST (Zénith, 21 Mars 2009)

The Priest is back ! Putain 19 ans ! 19 putains d’années que Judas Priest n’avait pas joué sur le sol français (1991 pour la tournée de Painkiller, déjà avec Megadeth). Si Glen Tipton et ses amis nous ont fait patienter fort longtemps pour revenir dans notre pays, il ne fallait en revanche pas arriver en retard au Zénith ce Samedi 21 Mars 2009.

Début du concert prévu à 19h, à moins le quart j’arrive tranquille, longeant l’allée en observant les divers regroupements de metalleux discutant autour de packs de bières, et là j’entends que la musique est partie : merde vite ! Le temps de rejoindre l’entrée, la présentation du billet, la fouille (par des nanas pour une fois…), commander rapido quatre pintes pour ma sœur et moi et voilà, j’ai raté les premiers titres et "The New Order". Pas si grave, au moins j’arrive à temps pour "Souls of Black", et pour constater que Chuck "Joe l’Indien" Billy a toujours autant de coffre. Le son en revanche n’est pas au top et on a beaucoup de difficultés à entendre les guitares derrière la batterie à toc, heureusement cela ne tarde pas à s’arranger et la deuxième partie du set est déjà bien plus audible.
Testament à fait relativement simple : quelques titres récents au milieu de classiques et le tour est joué, notamment un "Pratice What You Preach" plus que convaincant. "The Formation of Damnation" du dernier album du même nom clôt le set honorablement et c’est déjà fini… Mouais, pas mal mais ça manquait un peu d’intensité par rapport au Hellfest, peut-être Testament a adapté son set au public moins furieux de l’affiche, il n’empêche, un bon petit "Into the Pit" n’aurait rien gâché.

Une nouvelle halte au stand houblon avec des collègues clermontois rencontrés sur place, on fait la réserve et cette fois on verra le show de Megadeth en entier. "Sleepwalker" constitue une mise en bouche tranquille pour la suite des évènements, en effet dès le second morceau, le rouquin et sa troupe (désolé j’ai pas suivi et je n’en connais plus un) balancent le très carton "Take No Prisoners", montrant que le groupe n’a pas l’intention de faire dans la guimauve ce soir. Bien sûr, il y a l’inévitable "A Tout le Monde" sur lequel j’aurais sorti mon briquet si je fumais encore, mais pour le reste, à part deux titres à moitié en carton, les indispensables sont là, axés sur la période "Rust in Peace" / "Countdown to Extinction : Peace Sells", "Skin’o'My Teeth", "Sweeting Bullets", "Symphony of Destruction"…
"Hangar 18" et ses duels de guitares enflamment littéralement le Zénith qui commence enfin à bouger un peu (les mauvaises langues évoqueront la moyenne d’âge de l’assistance). Evidemment, aux premières notes de "Holy War… The Punishment Due", retentit la clameur de la foule qui attendait ce titre final fermant traditionnellement le set des potes de Vic Rattlehead. En tout cas, on m’avait souvent rapporté que la voix de Dave Mustaine était parfois limite en live, ce ne fut pas le cas ce soir, livrant une prestation irréprochable et très applaudi par le public aussi.

En bonne équipière, ma petite sœur est partie faire le plein de pintes juste avant la fin du dernier morceau pour éviter les embouteillages, bien lui en a pris : avant que Judas Priest n’investisse la scène, la bière pression est déjà épuisée… Qui est le gestionnaire des stocks que je lui mette une danse ? A cause de lui, on est obligé de se rabattre sur les Kro cannettes en ferraille.
Plus le temps de papoter devant des bières, l’intro "Dawn of Creation" retentit et je me hâte de regagner ma place, on tente bien avec 2-3 vieux metalheads de lancer un Priest ! Priest !… mais les jeunes autour de nous n’ont pas l’air de connaître les traditions ancestrales et ça tombe à l’eau. On notera déjà une sacrée mise en scène avec le dernier album "Nostradamus" en fond et une très haute estrade où siège le batteur Scott Travis et ou Rob Halford se cache sur la gauche dans une toge à paillettes qu’on ne peut pas rater : un Michel de Nostredame très disco somme toute… Lorsque "Prophecy" part, c’est tout le Zénith qui se déchaîne, enfin on ne verra quand même pas de mosh ni de circle pit. On se dit alors que Judas va bétonner sur son dernier opus mais il n’en sera rien, à part un balade dont j’ai oublié le nom en milieu de set (qui me permettra de faire un aller-retour pour ramener des munitions liquides), le reste n’est qu’un condensé des nombreux classiques qui jalonnent l’impressionnante carrière du Priest.
"Breaking the Law" bien sûr et son refrain repris par toute la salle, l’inévitable "Electric Eye", "Metal Gods", "Devil’s Child" ou encore le très vieux mais toujours imparable "Sinner", sur lequel Glen Tipton s’en donnera à cœur joie en faisant durer éternellement le solo, usant et abusant de son vibrato. A noter : suivant les morceaux joués, le décor de fond change et s’adapte à l’époque de façon interactive, bonne idée.
Le titre que tout le monde attendait au tournant est bien sûr "Painkiller", symbolisant à lui tout seul l’énergie et la puissance du heavy metal, la paire Tipton / Downing est toujours aussi impressionnante et en plus d’un jeu de scène flamboyant, balance les innombrables notes des soli comme sur album.
Et le Metal God, le chauve le plus célèbre derrière Barthez, Giscard et Kojak, il en est où vous allez me dire ? Et bien niveau charisme pas de problème, le bougre assure toujours autant et bénéficie d’une côte de popularité immense, se permettant de faire chanter le public pendant 5 bonnes minutes. Oui mais voilà, Rob Halford à 58 ans et des brouettes et ça commence à se voir, enfin plutôt ça commence à s’entendre : finies les envolées suraiguës et les cris de trois heures en fin de morceaux. Bien sûr, le bonhomme a de la bouteille et sait comment limiter la casse en adaptant son chant, d’ailleurs il est évident que des titres comme "Night Crawler", "Eat Me Alive", "Between the Hammer and the Anvil" ou "Hell Patrol" sont là parce qu’ils comportent très peu de chant criard.
Et oui, la voix du Metal God n’est hélas pas éternelle et on se demande combien de temps Judas Priest pourra tourner avec un chanteur dans cet état. Cependant, le public qui n’est certainement pas dupe ne le soutient que davantage et les rappels débutent avec l’inévitable entrée en Harley du chanteur et "Hell Bent for Leather". Après "The Green Manalishi" et "You’ve Got Another Thing Comin", c’est "Living After Midnight" qui clôt les hostilités avec un public reprenant le refrain 15 fois avant un "I’m Gone" final de Rob qui met un terme à la prestation.

Voilà, entre l’immense satisfaction d’avoir vu l’un des groupe les plus légendaires de l’histoire du Metal et du Rock en général, et la déception de constater que le meilleur est derrière eux et que Rob Halford ne retrouvera sans doute jamais sa voix d’antan, mon cœur balance.
Cela dit à part les difficultés récurrentes de Halford, le show est irréprochable, notamment un Scott Travis assurant comme une bête derrière les fûts, on va donc essayer de garder uniquement les côtés positifs de cette soirée : The Priest is Back and I was there !

Live-report réalisé par BeerGrinder (initialement publié le 28 Mars 2009)

1 commentaire:

Stryker a dit…

Bon report; une petite précision : la tournée Painkiller c'était au Zénith de Paris avec ANNIHILATOR et en ouverture PANTERA. Excellent concert au passage.