HELLFESSE 2010


C'est au nom de notre bien-aimée Christine Boutin nationale que le Révérend BG s'en alla prêcher la bonne parole en ces terres de Loire-Atlantique soumises au joug de la cinquième édition du Hellfesse, chaudron du vice et de la perversion. Sa mission : partir en croisade contre le Mal et ses adorateurs, apprendre à toutes ces hordes de sauvages les bienfaits de la foi chrétienne-démocrate, botter le cul au péché pour en extraire le noyau d'irréprochable vertu que Dieu a donné, comme en tout un chacun, dans sa grande miséricorde. (Mal)heureusement, le Grand Cornu a bien plus d'un tour dans son sac (y'a pas à dire, il est fort celui-là), et c'est avec force du savoureux glougloutement de l'éthanol coulant à flots, de l'irrésistible appel des cordes grésillantes, de l'écho envoutant des cris des possédés et des hurlements des damnés que notre Révérend a fini par craquer, retournant sa bure de moine pour le blouson cuir du parfait metalleux.
Puisse Dieu pardonner à ce pauvre inconscient …

JEUDI

Après 6 heures de route à traverser la Creuse et la Vienne (notamment) sur des petites routes qui tournent avec des camions à gogo, des camping-cars de merde et une double voie tous les 75 kilomètres, l’apéro du soir fut une juste récompense. Bon, on va oublier ce match merdique regardé au Metal Corner où j’ai cru que les bouteilles allaient voler sur l’écran à chaque apparition de ce brave Raymond… Le groupe de Hardcore qui jouait au second plan m’a passablement saoulé, mais on s’est quand même déjà bien torché la gueule au pinard et avec leur bière à 6,66 degrés.

VENDREDI

Le premier jour comme d’hab grosse queue à l’entrée. Du coup, je ne verrai que les 4 derniers titres de Gorod : y’a du niveau et leur Death technique est bien énergique et percutant en live, une bonne mise en bouche.
Le temps de récupérer ma cassette de Protector auprès de Doomer et de régler mon achat en …lui payant une bière et direction la Terrorizer Tent pour Magrudergrind : le seul groupe de Grind du 'Fest je ne voulais pas louper ça ! Sympa, le trio fout un beau bordel, pas de bassiste c’est inutile, et un contraste entre les accélérations et des parties très lentes, le combo s’amuse souvent à faire croire qu’un morceau va partir à fond alors qu’il s’arrête, et a contrario tu crois que le morceau est fini et ils balancent une dernière charge inattendue. A part le chant sans variation et plat, une bonne prestation.
Cependant, je délaisse la fin du set pour aller voir les deux derniers morceaux de Urgehal sous la Rock Hard Tent : un bon dernier morceau bien violent à la Tsjuder mais un son un peu approximatif à mon sens.
Ecouté Crowbar de la buvette d’une oreille distraite, bien lourd comme d’hab.
Necrophagist, j’arrive au milieu après avoir traîné en route au bar à vin : moins statique qu’auparavant, c’est plus vivant et les compos tuent toujours (surtout celles de "Onset of Putrefaction"). Mais d’où j’étais, j’entendais pas assez la guitare dès que ça se mettait à blaster, impossible de bien distinguer les parties de Mohammed Suiçmez (qui a désormais les cheveux longs, je ne savais pas, ça fait bizarre).
Un tour au market (ou je chope ce magnifique TS de Dying Prépus avec la couv' du dernier), pause sieste au camping municipal, quelques ricards (à 17 heures ha ha ha) avant de repartir et go ! Seulement vu que c’est la journée des ratés pour moi, la longue queue me prive de Hypocrisy dont j’arriverai juste pour écouter le dernier morceau "Roswell 47", tant pis j’aurais bien voulu voir "Pleasure of Molestation" et aller secouer le pit…
Dans la foulée, Loudblast fut la meilleure surprise du 'Fest pour moi (même si là encore je rate le premier quart d’heure à cause d’une halte trop longue au bar à pinard) : en 2004 je les avais vu deux fois et ça sentait le vieux groupe sur la fin, mais là putain on a retrouvé le grand Loud' : une set-list parfaite basée sur "Disincarnate" et "Sublime Dementia", et un Buriez retrouvé qui harangue le public a volonté : terrible !
Watain dans la foulée du dernier album : bien bon sur les premiers morceaux écoutés mais ça m’a saoulé au bout d’un quart d’heure (avec là encore un son moyen, problème récurent le Vendredi sous la Rock Hard Tent).
Le reste de l’affiche nocturne ne me disant rien (Marduk déjà vu et de toute façon, c’est un peu chiant en live), tout ça s’est fini à discuter autour de bières, blancs et rosés…

SAMEDI

Je zappe Dew Scented que j’aime beaucoup mais que j’ai déjà vu récemment à Lyon, ce qui me permet de dormir un peu pour une fois, et après un plat de pâtes à 11h30, direction le 'Fest. Là je marmonne en passant devant le mainstage et en y voyant cette merde fumante de Delain alors que des groupes comme Suffocation notamment sont relégués sous la tente, et j’arrive pour Obscura : un peu déçu. Marion va me tuer mais tant pis : ça joue incontestablement bien, mais encore une fois le son était à l’ouest et leur look beau gosse précieux avec long-sleeve moulant leur svelte silhouette (je n’ai pas dis gay mais je l’ai pensé) ne colle pas vraiment avec la musique, et puis c’était même pas Thesseling à la basse, merde !
Tankard mainstage ensuite : vite une chope de bière sur Tankard c’est obligatoire, leur Thrash second degré m’a toujours éclaté, c’est un peu là qu’ont commencées les conneries entre potes genre danser la gigue et gueuler n’importe quoi…
Anvil, regardé vite fait, leur Heavy / Thrash ne m’a pas fait une forte impression, alors direction la Rock Hard Tent pour se placer nickel pour Asphyx avec une tripotée de sommiens. Fantastique, grandiose, enfin le son est correct et les classiques s’enchaînent, que ce soit ceux du dernier album ("Scorbutics",…) ou plus vieux ("Asphyx",…). Un seul bémol : l’absence impardonnable de "Streams of the Ancient Wisdom", absence dont je me suis immédiatement plaint auprès du bassiste quand je l’ai croisé.
Dark Funeral, nos amis de Dark Fufu souvent objet de railleries diverses, et bien c’était juste énorme. Cette fois-ci, le son puissant était bien au rendez-vous et le nouveau batteur Nils Fjellström va aussi vite (ce qui n’est pas peut dire) que Matte Modin : impressionnant de puissance et de vitesse, je ne vois que Kolias pour être à ce niveau là. Masse Bromberg toujours vindicatif au chant et Lord Ahriman martelant ses riffs avec une foi inébranlable. Si certains trouvent les armures sur scène ridicules, moi je trouve que ça colle bien au concept guerrier / Satan.
Pas facile pour Sadist de remplacer au pied levé une légende comme Atheist, mais les italiens ont relevé le challenge avec brio, le côté un peu alambiqué des compos passe très bien car alterné par des parties plus directes. Leur bassiste Andy est un putain de tueur comme le disait Walt et leur chanteur Trevor a beaucoup de charisme : il n’est pas sans rappeler l’ancien chanteur de Origin James Lee. Dommage toutefois que les morceaux compliqués de "Tribe" ne puissent pas tous être joués en live, ou alors c’est une grosse faute de goût.
Candlemass a causé la perte partielle de ma voix. Putain mais pourquoi des refrains qui se retiennent aussi facilement aussi ! Ah c’est malin de chanter à tue tête en duo avec mon guitariste "Mirror Mirror", "Emperor of the Void" ou "Hammer of Doom"… Juste énorme.
Twisted Sister j’ai un peu merdé, je croyais que c’était la fin alors qu’il en restait pas mal, du coup on chantait "I Wanna Rock" à distance en partant au bar à vin pensant que c’était la fin alors qu’il restait pas mal de temps…
Immortal : bof. Musicalement c’était au point, mais ça faisait un peu groupe parodique, quelques pauses ridicules, je sais pas, ça fait un peu les Kiss de l’extrême.
Du coup direction la Rock Hard Tent (70% de mes concerts de sont déroulés là-bas) pour My Dying Bride : bien mieux la nuit que le jour comme en 2008, mais Aaron fait vraiment trop de cinéma à se rouler par terre et tout. Très théâtral, un peu trop mais bonne prestation quand même.
Alice Cooper : regardé de la buvette, il a de beaux restes le vieux quand même, il est loin de faire pitié et assure encore comme un chef !
Le clou de la soirée : Carcass (répare, Carcass remplace), beaucoup mieux qu’en 2008, plus pro, plus au point, un Walker plus teigneux au chant, et une putain de set-list avec "Necroticism" en entier quoi ! Et les images sur l’écran pour accompagner hé hé, fallait pas être en train de manger pour la dissection finale.
Journée difficile pour moi avec juste une assiette de pâtes comme aliment solide dans le ventre.

DIMANCHE

La journée finale fut un grand n’importe quoi pour moi, en grande partie à cause de l’arrivé d’Yvan et surtout de son calva et son pommeau… Une fois de plus en retard (panne de réveil), je croise heureusement DirtyHarry qui me prend en stop et me fait gagner les 10 minutes qui me feront arriver pile pour le début de General Surgery (merci bien vieux !). Ça secoue dès le matin ha ha ha, pas grand monde, au moins on pouvait se placer et les mecs s’éclataient complètement sur scène avec leur Death / Grind Carcassien au gros son swedish, très bon là aussi.
C’est là que tout est parti en couille : direction le camping pour calva et pommeau de 12h à 14h, et encore heureusement que je voulais pas rater Decapitated, sinon je ne sais pas quand ça se serait terminé, les deathsters polonais donc : son correct, pour un Death simultanément violent et technique bien maîtrisé, les mecs avaient l’air très content d’être là, le chanteur a même plongé dans le public à la fin. Juste certains morceaux un peu éprouvants et branlette sur la fin.
Ma grosse déception du 'Fest : l’annulation de Dying Fetus. Du coup, on se rabat sur UDO juste pour voir, et là surprise c’était énorme. Autant un mec comme Halford a perdu sa voix, le père Dirkschneider hurle encore comme un damné, cette boule de nerf allemande est vraiment impressionnante malgré un âge qui commence à être avancé.
Dans la foulée, on décale juste un peu sur la droite pour Behemoth. Pas le temps de prendre un verre, merde ! Mais heureusement je croise Jesus de Offending avec un pichet de Grimbergen, et même s'il est pas communiste on a partagé ouf ! Behemoth ultra pro, ultra carré, on ne peut rien dire de plus, juste peut-être un peu trop de froideur et un léger manque de folie, mais quelle maîtrise hallucinante !
Ensuite, on bat le rassemblement sur les bars à vins avant Suffocation tout en traitant de PD ceux qu’on croisait et qui se dirigeaient vers Stone SourSuffocation comme de coutume absolument terrifiant, set-list terrible (même si manquaient quand même quelques morceaux de "Effigy of the Forgotten"), et pit en fusion comme jamais. Mais quand même, il faudra expliquer deux choses à Franck Mullen : 1. On s’en branle de sa vie, 2. Le public français ne comprend rien à l’anglais, surtout avec son accent ricain incompréhensible. J’ai perdu mes dernières bribes de voix sur le morceau "Breeding the Spawn" …
Exodus : écouté quelques morceaux, m’en branle un peu, "Bonded by Blood" en entier ouais cool, mais c’est sans Paul Baloff de toutes façons, du coup bar à vin et concours de rosés cul sec avec un normand et un breton : ils se débrouillent bien, mais l’auvergnat leur met quand même la misère, désolé !
Avec ces conneries, je rate le début de Nile, mais ce que j’ai vu était terrible. En arrivant, je vois pourtant un crâne luisant chanter et j’ai cru que je m’étais planté. En fait, Toler-Wade est désormais chauve… ouch ! "4th Arra of Dagon" en concert, bam "Papyrus...", un show dans la moyenne du groupe : excellent !
Bloodbath comme bouquet final, avec un Åkerfeldt blagueur et des morceaux qui pètent, la set-list, je sais pas, je commençais à être bien ivre, j’ai adoré et c’est l’essentiel. Rien à battre de Kiss, donc direction le Metal Corner pour manger un bout et finir de s’alcooliser en beauté. Je me demande comment on s’est pas fait cogner dessus en traversant le 'Fest rempli de gens maquillés avec des étoiles ou des moustaches de chat sur la gueule en hurlant : Kiss is gay, Kiss my ass, Kiss c’est des PD ! Juste quelques remontrances qu’on a d’ailleurs totalement ignorées, on est cons parfois…
Je crois que de 3 à 5 heures du mat' on était au camping à se torcher au calva en élaborant déjà nos live-reports persos dans un bilan du week-end. Une dernière vautrée sur cette putain de butte de merde qui me cause problème chaque année et la coupe était pleine, c’est plus de mon âge ces conneries...
Bon allez, si je peux et que l’affiche comporte des bons trucs, je reviens l’an prochain.

Live-report réalisé par BeerGrinder

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