ILMATAR

Salut Guillaume, tout d’abord, peux-tu nous présenter ton groupe ?

Hell’o, alors le groupe est composé de 4 membres : moi-même à la basse, Michael aux guitares, Max au chant, et Pierre à la batterie (la bonne vieille formation à la Pantera, ouais mec ! ). Au départ nous étions répartis dans 2 groupes différents, nos groupes ont splitté, de cette fusion est né Ilmatar, ainsi que l’envie de faire du thrash et des riffs pour faire bouger la tête.

Un nouvel album d’Ilmatar vient de sortir, comment décrirais-tu cet album ?

Bien que l’enregistrement se soit terminé début septembre 2007, que le disque est sorti dans les bacs mi-Février, je dois dire que j’ai encore du mal à avoir du recul pour analyser notre évolution musicale depuis la démo "Swarm of Suffering" de 2006. Les compos ont gagné en maturité, on a un peu laissé tombé le côté death du début , pour partir vers du power/thrash… La basse est plus présente que sur la démo, c’est un point auquel j’ai assez insisté, les guitares sont assez crues, là encore c’est volontaire, on ne s’est pas servi du studio pour tricher. Puis après il y a d’autres morceaux plus expérimentaux comme "Ilmatar 385", un instrumental où le parti pris était de partir en couille, pas de réelles structures, breaks bizarroïdes, percussions, passages acoustiques flamenco, solos de basses, de guitares, un gros foutoir organisé.

Vous avez évolué d’un style deathcore teigneux vers du thrash teinté de death, comme s’est déroulée cette évolution ? Qui a poussé vers cette voie et pourquoi ?

On ne décide pas à l’avance de comment on a envie de sonner. Tous les membres du groupe se sont beaucoup laissés influencé par le stoner, le southern rock des States qu’on a beaucoup écouté durant l’intervalle de notre démo à la conception de "Forgotten Tears". Le rock nous contamine pour la plupart depuis plusieurs années (Black Sabbath, Down, Kyuss,…), je pense que ces groupes nous ont influencé à notre insu. Maintenant, on nous dit souvent que nous sommes un bon compromis entre thrash old-school et modern thrash à la The Haunted & Cie. Quant à savoir qui du groupe a apporté cette évolution, je dirais que la responsabilité me reviens ainsi qu’à Michael, nous sommes les 2 vrais thrasheurs du groupe, Max vient plutôt du hardcore et du grind à la base, Pierre du rock’n'roll, mais on tient compte des influences de chacun.

Les lyrics sont-elles un domaine primordial ou secondaire pour Ilmatar ? Peux-tu nous les décrire un peu ?

Alors ça il faudrait que je demande à Max, c’est son domaine, on n’ose pas trop venir empiéter sur ses plates bandes. Je ne pense pas qu’il se torture trop les méninges pour écrire, c’est du spontané, du vécu, souvent il s’inspire simplement du mal qui traine un peu partout sur terre pour élaborer ses textes, comme l’aliénation du genre humain, je crois que ce thème revient souvent dans nos textes…

Comment avez-vous trouvé votre label ? Êtes-vous satisfaits du travail qu’il fournit ?

David Chaignaud était une vague connaissance de Michael (guitare) avec qui ils avaient enregistré une démo du précédent groupe de Mika. A cette époque, il travaillait sur la création de son label. Entre temps, Ilmatar est arrivé, David ne nous avait pas perdus de vue, puis je pense qu’il a aimé notre musique en venant à nos concerts. Le label Saurian Records est encore tout récent, nous sommes sa première signature metal. Dans l’ensemble, nous sommes satisfaits de son travail, les contrats de distribution dans les villes autres que la notre arrivent lentement mais sûrement, faut gagner du terrain au fur et à mesure, se battre pour que le prix du CD ne soit pas trop abusif, c’est un vrai boulot !

Cet été, vous allez jouer avec Kronos et Hypnosis deux grosses pointures du death, comment cela s’est organisé ?

On doit justement notre participation au RockXtrem Fest 1ére édition à notre label Saurian ainsi qu’à l’asso Alices de Poitiers. Ca va être la fête !! Nous serons présents sur la scène principale. J’espère qu’il y aura plein de gonzesses, une équipe vidéo filmera les concerts, il y aura un peu de presse spécialisée normalement, des tremplins pour les nouveaux groupes …

Un bon et un mauvais souvenir de concert à nous raconter ?
On en a plusieurs dans les 2 cas… Un bon souvenir, je dirais notre concert du 27 Février dernier à la Nef à Angoulême, c’est une superbe salle de concert reconnue dans tout le pays, un super son, des loges de rock star, les boissons, il manquait plus que les strip-teaseuses… La date qu’on a faite avec Ultra Vomit à Angoulême était sympathique aussi, j’ai fini complètement déchiré !
Un souvenir de merde … quand on fait plusieurs bornes pour jouer dans des salles des fêtes pouraves pas plus grande qu’un vestiaire pour gnomes, et que les gens se barrent avant que t’ai même commencé à jouer.

En tant que bassiste, quels musiciens t’ont influencé dans ton jeu ?
Il y en a plusieurs je dirais… il y a les nerveux comme Cliff Burton, Geezer Butler ou John Paul Jones de Led Zep, ces mecs là savaient triturer de la 4 cordes. J’aime aussi Robert Trujillo ou Rex Brown de Pantera pour leur groove si particulier qui m’ont certainement influencé pour me lignes de basse de près ou de loin.

Comment vois-tu l’avenir d’Ilmatar ?

On espère faire plus de concerts, développer un peu l’album partout en France et ailleurs, encore personnaliser notre style musical, pourquoi pas sortir un autre album à l’avenir, rencontrer des gens cool, le rock’n'roll quoi… Aux dernières nouvelles, notre patron de label serait en train de conclure un partenariat avec un tourneur, ce qui serait très bon pour nous !!

Comment se passe les relations entre muzicos / groupes dans ta région ? Avec lesquels avez-vous des affinités ?

Je m’entends assez bien avec pas mal de groupes du coin, dont les grindcoreux de Yattaï, d’Atara (Angoulême est une ville assez grind) …Sinon, il y a "The Butcher" du groupe Offending qui à mon avis gagne à être connu, très bon groupe de death, tous les groupes qu’on connait en Poitou-Charentes sont plutôt cool en fait !

Que penses-tu de la scène metal en France ?

Comme partout il y a de bonnes choses et de moins bonnes. Personnellement, je ne m’y intéresse pas tant que ça, tout simplement parce que je ne me retrouve pas dans les groupes français encensés par les médias français. Aucun ne m’a influencé, désolé, je ne dis pas ça par arrogance, c’est juste la vérité … J’aime quelques titres de Gojira, c’est un bon groupe, mais dès qu’un truc comme ça sort, ils sont suivis par 10000 autres groupes qui sonnent pareil. Ce qui me gonfle en France c’est un peu cette mode du soit disant "metal polyrythmique", je ne citerai pas de noms, mais pour moi tous ces groupes ne sont que de pales copies de Meshuggah que je n’aime déjà pas trop à la base. Et donc voilà, pour être cool et original , à croire qu’il faut jouer ce genre de musique mécanique, froide, et sans émotions…

Es-tu satisfait de cette interview ?

Ouais, les questions sont bonnes. J’espère que toi aussi mes réponses te conviendront !

Autre chose à rajouter pour clore tout ça ? Je te laisse le mot de la fin…
Je vous e****** tous et toutes !!!! Nan, très bonne initiative que les Trublions, en souhaitant également une longue vie à SOM, merci à toi pour ton interview!

Interview de Guillaume "Leatherface", bassiste de Ilmatar, réalisée par Contresens (initialement publiée le 2 Mai 2008)

Aucun commentaire: