EDITO : BEERGRINDER

Après une sélection des incontournables du death metal et du thrash metal ainsi que les racines du Black Metal, nos fidèles lecteurs devaient se demander si les Trublions n’étaient pas tous des hommes des cavernes rugueux, sales, bêtes et méchants, et qui ne supportent pas la moindre once de mélodie. C’est une bonne définition pour une partie d’entre eux, mais sachez que de temps en temps, les bourrus que nous sommes éprouvent le besoin d’un peu de finesse dans ce monde de brutes.
Les Trublions ont donc décidé de mettre de côté pour un temps les grognements bestiaux ainsi que les hurlements inhumains pour se pencher vers quelque chose de plus doux et apaisant, quelques grammes de finesse dans un monde de brutes, un peu comme recevoir un baiser de la belle Arwen juste après une écoute en boucle du Epitaph de Necrophagist en somme.
Voici donc venir notre sélection symphonique. Nous y retrouvons beaucoup de groupes qui, selon les amateurs du genre, ont contribué à faire évoluer la musique metal vers un style plus perfectionné et ambitieux, ou selon les détracteurs, ont perverti la musique par l’apport de claviers qui amoindrissent l’agressivité de la musique.
Entendons nous bien, il ne s’agit pas ici de retracer l’historique de qui a fait chanter une donzelle en premier ou qui a utilisé des claviers à des fins "symphoniques" en premier, simplement de présenter quelques groupes et albums de ce genre qui nous paraissent importants à nous Trublions.
Cette sélection est volontairement séparée en deux parties : Anges / Démons.
La partie Anges concerne donc, comme vous l’aurez deviné, la scène metal symphonique utilisant peu ou pas de voix dites extrêmes, cette scène qui a connu un essor considérable en ces années 2000 sous l’impulsion de groupes comme Rhapsody, Nightwish ou Therion, se démocratisant même en dehors du strict cercle du Metal, allant jusqu’à toucher monsieur tout le monde (pensez donc ! Ma mère est fan de Nightwish), le joli minois d’Annette Olzon côtoyant au milieu des bacs de la FNAC Eminem ou Yannick Noah.
Avec notre sélection des Démons, nous vous avons concocté quelques rédactions sur ce que l’on nomme le metal extrême symphonique principalement, même si ce terme est parfois un peu réducteur. Ainsi, au milieu des inévitables Emperor et Dimmu Borgir, nous espérons vous faire découvrir quelques autres galettes marquantes du style.
Une trahison pour certains, un moyen de faire d’avantage connaître le metal pour d’autres, tout simplement une des multiples branches de notre musique favorite à tous, le metal symphonique a su se faire une place en profitant de l’essoufflement et du non-renouvellement du heavy metal traditionnel, la percée de Nightwish et Rhapsody coïncidant d’ailleurs avec le déclin commercial de groupes comme Iron Maiden.
Dans tous les cas, voici une sélection maison qui pourra vous aiguiller si vous débutez dans le style ou vous donner des précisions si vous l’appréciez.
Bonne lecture et bonne écoute au cas où ce petit laïus vous en donnerait envie.

Mon top : THE MONOLITH DEATHCULT - Triumvirate

Mon choix d’album sorti récemment s’est porté sur le dernier The Monolith Deathcult, car mine de rien, ce groupe est quasiment en train d’inventer un style de metal et ce n’est pas rien à l’heure actuelle. Nous pourrions presque donner à leur musique l’appellation brutal death atmosphérique.
Une fois la platine en route, vous serez un peu déroutés par l’intro electro de "Deus Ex Machina", surtout si vous en êtes restés à "The Apotheosis", leur premier méfait de 2002, mais quand la machine se met en route, c’est une formidable impression de puissance qui se dégage, les plages atmosphériques alternent ainsi avec des blasts "Nilesque" tout au long de ce CD.
Cependant, malgré ces claviers fréquemment utilisés, la puissance est omniprésente et les influences Nile se font sentir au détour de titres comme "Demigod" ou "Master of the Byransk Forests". Les titres sont qui plus est bien variés, on trouve même un titre hybride étonnant, résultant d’un accouplement improbable entre Rammstein et Kataklysm.
Les textes étant également très travaillés de la part de musiciens férus d’histoire et de théologie, on aura du mal à trouver ici des défauts. De plus, The Monolith Deathcult a su prendre quelques distances avec ces influences Nile trop présentes sur les réalisations précédentes pour nous pondre un "Triumvirate" de derrière les fagots.
Attention tout de même : "Triumvirate" n’est pas à mettre entre toute les mains et l’aspect parfois très expérimental de la chose pourra en rebuter plus d’un.
Puissance et originalité sont les mots clefs pour décrire ce CD, alors sonnez buccins et trompettes ! The Monolith Deathcult a remporté brillamment la victoire, l’adversité a été écrasée par leur assaut dévastateur.

Pour plus de précision sur cet album, voir : ici.

Mon chef d'œuvre oublié : MUTANT - The Aeonic Majesty

Mutant a eu une existence éphémère et il est peu probable que beaucoup d’entre vous aient entendu parler de ce combo. C’est vraiment dommage, car les suédois détonaient sérieusement dans le paysage du black metal.
En fait un side-project de membres du groupe de death technique Theory In Practice, Mutant n’a sorti qu’un seul album : "The Aeonic Majesty" en 2000 et se distingue de la masse black metal tant par son approche progressive et technique que par la rapidité extrême de ses morceaux.
En effet, les titres sont ultra-rapides mais avec des mélodies bien présentes, "Demonworlds" par exemple est réellement hystérique au niveau de l’intensité. Mais Mutant ne joue pas uniquement là-dessus : "Beyond Yet Durralia" nous mène dans des contrées étranges, collant parfaitement au concept des suédois, sans pour autant en oublier leur vélocité.
De la "ballade galactique énervée" qu’est "The Aeonic Majesty" jusqu’au très intense "Immemorial Lunacy", Mutant fait parler son sens de la composition, de la technique et de la mélodie avec une dextérité impressionnante. De plus, le synthé n’est jamais envahissant et ne couvre à aucun moment le remarquable travail des instruments à cordes.
A l’écoute de ce "The Aeonic Majesty", unique album du combo, on peut vraiment regretter que le duo Sjöberg / Ohlsson en soient resté là pour se consacrer à Theory In Practice qui lui non plus n’a pas donné signe de vie depuis un temps assez considérable.
Ce projet est donc par la force des choses tombé dans l’oubli à mon grand désarroi et ceux qui, comme moi, ont attendu un successeur à cette unique sortie en seront pour leurs frais. Au moins ai-je fait en sorte ici que ce chef d’œuvre soit un peu moins oublié.

Pour plus de précision sur cet album, voir : ici.

Mon flop : DAEMONIUM - Dark Opera of the Ancient War Spirit

Dans la famille des plaisanteries sorties chez Adipocère, je voudrais Daemonium…
Ce "Dark Opera of the Ancient War Spirit" (1994) était décrit à sa sortie comme un concept ambitieux et occulte de metal opera extrême…mouais, il y a des mecs doués qui travaillent dans la pub et les slogans, c’est évident.
Effectivement c’est bien un concept, le CD ne contient qu’une seule et unique plage, ce qui rend l’écoute encore plus difficile. D’ailleurs, afin de vous sortir cette rédaction, messieurs dames, j’ai fait l’effort de l’écouter jusqu’à la fin pour la seule et unique fois (qu’est ce que je ne ferais pas pour vous). Voilà d’ailleurs le premier concept album où les paroles ne sont pas disponibles, cherchez l’erreur.
Musicalement, on ne comprend vraiment pas où Lord Vincent veut en venir avec ses instrumentales risibles, caricaturales et interminables, car la première note de guitare se fait entendre au bout de 5 longues minutes et quand cela arrive, les riffs sont tellement brouillons et répétitifs que l’on regrette presque l’intro.
Quand au son de clavier Bontempi, il se marie à merveille avec l’inaudible basse et le son de la euh…..boîte à rythme.
En résumé, pour tous ceux qui veulent écouter 25 minutes (je sais c’est court, mais vous verrez c’est amplement suffisant) de dark ambiant ridicule avec 3 riffs dans l’album, précipitez vous sur cette… chose.

Pour plus de rigolade, voir : ici.

Edito réalisé par BeerGrinder (initialement publié le 1 Septembre 2008)

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